Inflation : la crise économique actuelle en France et son évolution 06/03/2023

Il n’a échappé à personne que, depuis 2022, la France, la Zone Euro et le monde connaissaient une crise économique dont les analystes ne prévoient pas encore la fin. Cette crise a pour causes principales une suite d’évènements inattendus : d’abord la COVID et ses conséquences, puis la guerre en Ukraine. Ces évènements ont perturbé les économies des différents états qui peinent à se stabiliser. Ils ont également provoqué une hausse des prix généralisée et durable : l’inflation. Cette dernière constitue une conséquence néfaste et tangible de la crise pour les ménages, mais elle est aussi un nouvel agent perturbateur de l’économie mondiale.

Ce phénomène est engendré par un processus assez simple : la demande de produits par les consommateurs dépasse l’offre disponible. Mécaniquement, les prix augmentent.

La période Covid a vu une stagnation de la demande. Néanmoins, ménages et entreprises n’ont fait que reporter leurs besoins sur l’après-covid, provoquant ainsi une brutale hausse de la demande en 2022. La poursuite de la politique chinoise du zéro covid a par ailleurs bloqué l’acheminement d’une partie de la production. La hausse de la demande a donc rencontré une baisse de l’offre.

La guerre en Ukraine, déclenchée en février 2022, a de son côté entraîné une augmentation des prix des matières premières de base : blé, pétrole, gaz, huile. Cette hausse s’est par la suite répercutée sur l’ensemble de la chaîne de production : carburant, gaz, électricité et produits alimentaires.

Enfin, pour éviter un marasme économique généralisé, les gouvernements de plusieurs pays ont fait le choix de plans de relance. Programmes d’aide et stimulation de la demande ont ainsi provoqué une augmentation des dépenses publiques en France de 5% en 2020 et 4% en 2021. Ils sont ainsi à l’origine d’une nouvelle hausse de la demande.

La France a de ce fait connu une hausse moyenne des prix de 5,2% sur l’ensemble de l’année 2022 (contre 0 à 3% depuis 30 ans). La conséquence visible de cette hausse générale des prix est la baisse du pouvoir d'achat. Celle-ci entraîne à son tour une baisse de la demande et nourrit la crise. Elle provoque aussi un appauvrissement global des ménages par perte de l’épargne : 10 000€ sur un compte bancaire début 2022 ne valaient plus qu’environ 9 500€ début 2023.

La pression exercée sur le pouvoir d’achat et la montée des prix des matières premières affectent directement de nombreux secteurs clefs de l’économie : production alimentaire, grande distribution, transport et énergie. Certaines entreprises voient leurs factures augmenter brutalement, entraînant dettes, faillites, fermeture de société et finalement chômage.

Il est difficile de prévoir les répercussions sociales et politiques engendrées sur le long terme par cette crise de grande ampleur. Les spécialistes observent déjà avec inquiétude la situation au Royaume-Uni qui s’enfonce lentement dans une crise sociale sans précédent. Verra-t-on en France la résurgence d’un mouvement type Gilets Jaunes, favorisé en outre par la réforme des retraites ?

Les finances publiques aussi ont été mises à mal, d’abord par la Covid, puis par le soutien apporté par l’État à la demande. Cet effort représente un coût qui se répercutera forcément dans l’avenir, soit sur les impôts, soit sur les dépenses publiques.

La réforme des retraites affectera aussi le secteur du transport et son évolution directement et indirectement (faut-il s’attendre à de nouveaux blocages de raffinerie ?). Rien n’indique par ailleurs que la guerre Ukraine-Russie prendra fin en 2023, ni qu’une éventuelle paix permettra au pétrole de couler à flots, ce qui laisse planer un doute sur l’évolution à moyen terme du secteur. Enfin, il convient d’ajouter à ce constat la hausse des tarifs au péage d’autoroute : 4,75% en moyenne en 2023 !