Le gouvernement a présenté un plan de sobriété énergétique, afin de nous inciter à réduire notre consommation d’électricité. Même si le prix au kWh est gelé jusqu’au 30 juin 2023, ne permettant qu’une hausse de 15 %, nous devons nous plier à certaines exigences, pour ne pas sursolliciter les centrales nucléaires. Maintenir nos locaux à 19 °C, éviter d’utiliser de l’eau chaude dans les bureaux, opter pour une mobilité écoresponsable avec les vélos, le covoiturage ou le train, compenser les fortes demandes avec des actions de délestages… Cependant, en réalité, à quoi est dû cette augmentation sur le prix de l’électricité ?
Les centrales produisent moins
La première raison qui explique la hausse de l’électricité en France, c’est l’état du parc nucléaire. Les centrales alimentent 70 % de l’Hexagone selon les chiffres de 2019 publiés par EDF. La maintenance des centrales a déjà pris du retard lors de la pandémie du Covid-19, et des fissures sont apparues sur une quinzaine de réacteurs, sur un total de 56, baissant automatiquement la productivité moyenne. Les réparations sont délicates : en étant aussi proche de la radioactivité, la consolidation de ces fissures nécessite du temps et de la précision.
Mais est-ce que cela justifie une telle hausse ? Eh bien oui : la consommation d’électricité se fait en fonction de la demande. Lorsque la production estimée au préalable par les ingénieurs d’EDF n’est pas suffisante pour répondre aux besoins nationaux, il faut alors se tourner vers les énergies fossiles. Et si le prix de ces dernières augmente, alors le prix de l’électricité suivra.
L’incertitude des énergies fossiles
Si l’énergie nucléaire n’est pas suffisante, EDF possède des parcs d’énergies renouvelables, comme les éoliennes ou les panneaux solaires. Ils apportent un complément en cas de déficit, mais il arrive qu’ils ne complètent pas le manque. La France sollicite donc principalement le gaz et le pétrole en tant qu’énergie fossile. Or, il se trouve que le prix de ces dernières est en constante évolution. Cela s’explique tout d’abord par la forte demande et le peu de ressources disponible.
En effet, ces dernières années, la demande a augmenté à la suite de la pandémie du Covid-19. Lorsque les entreprises et les usines se sont mises à tourner de nouveau à plein régime, elles ont grandement sollicité la production de gaz, de pétrole et d’électricité. Cela a entraîné automatiquement une hausse des prix. Il est de plus très probable que ces entreprises aient voulu compenser les pertes durant la pandémie : elles ont donc consommé davantage pour pallier le vide de l’année 2020 dans leur production. Mais c’est surtout le gaz qui entraîne la hausse des prix de l’électricité, à cause du conflit actuel entre la Russie et l’Ukraine. Même si la France importe un faible pourcentage de gaz russe, ce n’est pas le cas de ses compères frontaliers, comme l’Allemagne, la Hongrie ou la Finlande. Ces derniers vont donc se tourner vers un autre pays fournisseur, à savoir la Norvège, qui lui produit la moitié des besoins de gaz en France.
L’ensemble de l’utilisation des énergies, indisponibles pour de multiples raisons, amènent indiscutablement à une hausse des prix.